mercredi 3 février 2010

Voilà cher blog, j’ai appris à t’apprivoiser, fini les longs posts écrits en vain parce qu’envolés avant même de paraître dans leur écrin, ici le Wifi est fantastique mais il appartient à la maison médicale et ne peut répondre à chaque post en particulier, mieux vaut prendre la précaution d’enregistrer son écrit pour ne pas le perdre, ainsi pas d’erreur de jet set venant chercher le courrier pour le déposer dans les contrées lointaines où l’attendent fébrilement ou non les abonnés aux encrabouillés. Quel boulot pour acheminer tous ces mots de mort ou de réconfort. Mais quel bonheur aussi de pouvoir communiquer.
Hier je me faisais la réflexion à ce sujet quand j’ai écrit un long message pour MDA, journaliste à Libé qui a un très beau blog de l’autre côté de la toile, ou du mur, ou du miroir, ou du tiroir d’à côté. Comment se nommer quand on n’a pas d’échanges, qu’on n’en veut pas forcément, enfin là je parle à la place de mda car moi j’accepte l’échange mais tant de temps perdu le plus souvent à chercher l’autre, et de toute façon ce message s’est perdu au fin fond du Nevada.
Il s’est passé un drôle de truc non pas hier mais avant-hier. J’ai cru remarquer un bandeau noir ceignant le front de mda à la manière des Ninja prêts au combat. Cela s’est interféré sur la photo colonne de droite mais a très vite disparu. La preuve en est que j’ai écrit cette impression et qu’elle est restée en brouillon dans le carnet des posts non publiés. Pas certaine de bien me faire comprendre mais le cœur est très fort ancré en direction de mda, et quitte à paraître stupide suis-je stupide d’ailleurs, j’ai la sensation que tout ceci tombe comme un cheveu sur la soupe de la fondue bourguignonne aux petits oignons bien rissolés, et que MDA n’a pas droit à ce à quoi elle devrait avoir droit. Et là je ne parle pas du trou de la sécu, de se payer le luxe d’une mme Dudivan ou pas, je parle du plus élémentaire des droits : la prise en charge. Or curieusement le lendemain de cette impression de bandeau bizarre ceignant le front de cette femme apparaissait pour la première fois la question de la mort, la mort prononcée par elle et non pas les commentateurs.
J’ai quelque chose à dire à ce sujet, au sujet de cette prise en charge. Mais où croyez-vous que je doive l’écrire, en commentaire sur le blog de MDA, par mail direct, ici ?
Peut-être est-ce trop indiscret de s’en mêler, mais à vrai dire une grande colère s’est emparée de moi au travers des propos tenus lors de cette prise en charge et il me semble que quelque chose de meilleur pourrait attendre MDA. Acceptez- vous que je vous livre mon ressenti à propos de votre prise en charge ?

5 commentaires:

  1. Bonjour Annie,
    Concernant MDA, je crois connaître le message que tu souhaites lui faire passer.
    Elle a eu du mal à accepter l'aide de son entourage, et maintenant qu'elle l'a enfin acceptée, je crains qu'elle ne doive y renoncer bientôt, et demander à être prise en charge dans une institution spécialisée...
    Avant de mourir de la maladie d'Alzheimer, ma mère a été internée (car elle fuguait, du moins au début) cinq ans. Au début nous voulions la garder à la maison, mais son médecin nous en a dissuadés.
    Il avait raison. Je l'ai compris quand pour la première fois j'ai voulu changer sa couche. Bien que ne parlant plus, son regard me suppliait de lui épargner cette honte. J'ai respecté sa volonté. Par la suite, nous n'avons connu que des moments paisibles...
    Quand le moment sera venu, je ne veux être une corvée pour personne, je veux pouvoir garder intact le respect pour moi-même et pour ceux que j'aime.
    Jusqu'au dernier jour !
    Je pense que MDA connaît l'existence de toutes les structures spécialisées en soins palliatifs, et leur accueil exemplaire. Ton témoignage l'aidera peut-être à sauter le pas.
    Mille pensées affectueuses pour toi, Annie.
    Anne

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  2. Annie,

    Ton menton, son bandeau…

    Si tu as quelque chose à dire à MDA, dis-le lui. Si tu le mets en commentaire, tu seras dans les quatre cent quarante six commentaires d’hier ou dans les trente d’aujourd’hui (en une heure). Pas sûr qu’elle ait la force et le temps de débroussailler pour en arriver à ce que tu souhaites lui dire.

    Dans la mesure où elle publie son blog, au même titre que toi, nul n’est indiscret à y exposer son propre point de vue.

    Pour ce qu’il en est de sa prise en charge : sa famille est tout à fait compétente, et pour savoir quels endroits existent, et pour faire les démarches en vue d’une admission. Mais, dans le même temps, sa famille est respectueuse du cheminement du choix de MDA. Elle est très proche, très active, très disponible, veillant à accompagner sans précéder pour maintenir au mieux l’espace de liberté de MDA qui se réduit.

    Ce que tu as en lui dire, de cet espace de liberté, c’est essentiel puisque tu la précèdes peut-être dans la limite du temps. Personne d’autre ne pourra le lui dire de cette place-là. Alors, du dedans, dis-le lui je t’en prie.

    Passante13

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  3. Chère Annie,

    J'écris mon commentaire à gauche de votre André. Il est beau André... Je n'arrive pas à me concentrer, mes mots ont du mal à s'assembler, André semble me regarder. Je n'arrive pas à me défaire de cette image colorée, de la douceur de son visage, de la bonté de son regard. Vous nous parlerez de lui, un jour ?

    Concernant MDA, ne vous posez pas tant de questions, si vous avez un message à lui transmettre, allez y ! N'hésitez pas ! Ici, par mail, en commentaire... Criez lui ! Elle l'entendra, on ne peut que vous entendre.Avec tout le respect que j'ai pour ses nombreux visiteurs et commentateurs, vos mots seront de toutes façons plus justes...

    Chère Annie, je ne vous connais pas mais ici je me sens chez moi. Vos photos me touchent, vous et vos merveilleux 20 ans, vous encore magnifique silhouette sur les toits de l'opéra et vous encore sous le baiser de vos élèves, vous belle et drôle avec votre fils, on vous devine si complices, votre frère peintre, avec son allure de ... peintre ! Votre belle fille, vos petites petites filles, vos avenirs... et la douceur de votre André... sur un air de Barbara ou de Brel. Tout simplement, tout naturellement...

    Quand je partirai, j'espère qu'en me retournant je verrais d'aussi belles choses que vous...

    Je vous embrasse tendrement,

    Stéphanie

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  4. votre blog est trés beau. Trop pour mes commentaires qui ne pourraient qu'être dérisoires.
    Je vous embrasse et je vous admire. Dis comme ça c'est culcul à souhait,je sais mais je n'arrive pas à mieux faire.
    Catherine A.

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  5. Mais Annie tu l'avais bien publié le post où tu parlais de MDA et de son bandeau, car je me souviens l'avoir lu et après il a disparu.
    Peu importe ...

    Si je t'ai conue c'est justement par l'intermédiaire du blog de MDA. Je suis votre parcours à toutes les deux, tellement différents et finalement si semblables parfois.

    Je pense que Marie Do doit recevoir pas mal de mails privés en ce moment mais je pense que le tien sera aussi le bienvenu. Tu as son adresse mail directe sur son mail, sous la photo, là où il y a écrit me contacter. A mon avis lances toi par ce biais. Mais ce n'est que mon avis.

    MDA et son bandeau de Ninja, l'image me plait, car elle est une sacrée guerrière Marie Do !

    Tout comme toi, tout comme ces milliers de personnes qui souffrent de cette saloperie de maladie.

    Je t'embrasse Annie et je te souhaite une douce nuit, sans réveil brutal, sans machoire qui fait des siennes. Juste un repos réparateur et peuplé, si possible, de beaux rêves qui t'emmèneraient sur les toits de l'Opéra, toute légère et grâcieuse, que tu sentes la brise parisienne caresser ta joue, que tu te sentes libre et heureuse.

    A demain Annie.
    Gros gros bisous !

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